Grand tour des Encantats Partie 1
Voila un beau raid à ski d'une semaine dans les Pyrénées Espagnoles, au pays des pins Laricio et des 1000 et 1 lacs.
Nous avons fait une boucle en partant du sud du massif à Caldes de Boï. Ce n'est pas le plus classique, mais finalement, c'est une bonne option, avec un départ haut en altitude à 1750m, qui nous a permis d'accéder directement au refuge Ventosa le jour où il était gardé. Les refuges ne sont pas gardés en permanence en dehors des vacances scolaires. Certains sont souvent fermés au sud du massif.
Voici un petit plan schématique de notre parcours:
3 jours avant de partir, la destination initiale doit être annulée par manque de neige. Finalement les Pyrénées l'emportent grâce au bon enneigement, une semaine de beau temps annoncée et un risque d'avalanche en diminution. Avec du recul, les meilleurs raids sont ceux dont la destination exacte est fixée au dernier moment, car il est bien difficile de skier en sécurité et de s'orienter dans le mauvais temps dans un massif lointain, surtout lors d'une étape obligatoire pour rejoindre la vallée suivante.
Premier jour sur les skis. Le cadre de la semaine est de suite fixé: soleil, ciel bleu, petites aiguilles de granit et verrous glacières parsemés de lacs. |
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Le 1er refuge d'une longue séries : refuge Ventosa à droite au pied des aiguilles de Traversani. |
Au sommet de la Punta Alta de Combalesbienne.
Oui oui, vous avez bien lu.... Les Catalans ont des noms de sommet évoqueur. Pourtant ce n'est pas avec le vent glacial de ce jour là que des femmes sont venues s'embrasser au sommet. |
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Descente du versant nord de la Punta Alta en bonne neige froide avant une courte remontée au collet de Contraix. |
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2ème descente du jour dans la combe Est de Contraix, plein cadre sur les sommets de la suite du raid.
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Pas de gardien au refuge d'Estany Long, mais un bon stock de bois pour se tenir au chaud dans une authentique cabane de trappeur au coeur de la pinède du parc national. |
Le lendemain pour rejoindre le refuge Colomina, on a suivit le chemin d'été qui part du refuge en contournant les aiguilles de Dellui. C'est un mauvais plan en ski, sur un chemin qui devient en hiver une pente raide au dessus de barres rocheuses. Il vaut mieux remonter le vallon de Dellui depuis le bas en descendant un peu plus bas que le refuge le matin.
Le 3ème jour en versant sud du col de Dellui, on commence à prendre le rythme des virages souples sur la moquette. |
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Les fameux lacs des Encantats, ou plutôt "Estany" comme on les appelle ici.
Au bord des lacs, des poches d'eau reflètent le paysage. |
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Le refuge Colomina: La partie hivernale toute neuve est un vrai solarium où la température monte à 30° les journées ensoleillées.
A droite, le couloir Ouest de la Mainera skié dans l'après midi en transfo. |
Pour arriver directement au refuge Colomina sans traverser les 2 km de l'Estany Tort, la traversée du col de Carboneres est une bonne option.
Le lendemain la météo tourne. Les averses de neige sont de passage pour une journée. Après avoir passé le col au pied de la Mainera sous la neige jusqu'au lac de la Mainera, la suite de la journée nous réserve une bonne surprise avec la plus longue descente du raid sur 5 à 10 cm de poudre fraîche en passant le col de Muntanoy jusqu'à la station de ski d'Espot.
Quelle aubaine cette neige fraiche! Ambiance free ride à la descente du col de Muntanoy. | |
On arrive sur les pistes de ski d'Espot complètement vierges de trace!
Muriel ne se sent plus et fini en télémark la descente interminable. |
Pour clore ces 4 premiers jours: nous avons trouvé au débotté une super auberge au pied des pistes à Super Espot (1550 m). L'ambiance est décontractée, dans le style auberge de jeunesse et un self permet de manger à souhait aux heures espagnoles : 15h puis 21h30. En plus, il y a même un atelier ski dans l'auberge pour remettre un coup de fart sur les planches! C'était vraiment la bonne surprise du jour, après avoir fortement discuté la veille de l'intérêt de descendre à la station de ski d'Espot.
Suite au prochain numéro, avec les délices neigeux des versants nords du massif, le passage miraculeux à travers une épidémie d'intoxication alimentaire, et la rencontre improbable de Jacques Keller (oui oui, celui des voies du Verdon!!!!)